Le Programme Diaspora du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération organise ce samedi les Assises régionales de la Diaspora togolaise, Zone Europe. Elles se déroulent à Paris. Cette rencontre concerne les cadres Togolais résidents en Europe et exerçant dans divers domaines d’activités.

Lors de son intervention, l’ambassadeur du Togo en France, Calixte Batossie Madjoulba a indiqué que ce rendez-vous vise à concrétiser cette volonté commune de faciliter et promouvoir les investissements au pays, des capitaux (financiers et humains) des Togolais (d’origine ou d’adoption) vivant hors des frontières nationales, notamment en Europe, en matière de création d’entreprises, de formation et de transfert technologiques et de compétences.

Et pour le diplomate, le Togo de 2014 n’est plus celui d’il y a 20 ans.

Alors que certains grands pays connaissent des taux de croissance nuls voire négatifs, le Togo a enregistré, selon les organisations internationales, 5 % de croissance en 2012 et 5,3 % en 2013. Grâce aux réformes et aux investissements publics notamment dans les infrastructures routières, il sera d’environ 5,5 % en 2014. La détermination des autorités togolaises et les chantiers de modernisation de notre économie initiés dans ce cadre portent donc leurs fruits. Et le Togo est sur le point de relever le défi de la croissance qui lui donnera les moyens de s’attaquer aux autres problèmes.

Les opportunités sont là ; il faut les saisir et qui mieux que les membres de la Diaspora peuvent réellement participer au développement du pays.

‘N’ayez donc pas peur de vous investir pour le Togo et d’y investir. Ce bout de terre est à nous tous. Il est à vous aussi !’, a lancé M. Madjoulba aux participants.

Voici le discours de l’ambassadeur

Soyez les bienvenus. Merci de vous être déplacés si nombreux de différentes régions françaises et de différents pays européens, pour participer à ces Assises régionales de la Diaspora togolaise.

En ce jour de la journée internationale de la Femme, mes premières pensées vont à nos mères, à nos épouses et particulièrement à nos sœurs qui sont parmi nous.

La rencontre d’aujourd’hui est la suite logique de celles qui ont eu lieu il y a quelques mois ici à Paris, à Bruxelles, à Cologne, à Washington, à New-York et à Montréal.

Votre présence aujourd’hui encore est la preuve que le développement du Togo n’incombe pas qu’à ceux de ses filles et fils qui y résident. Il ne peut être non plus que la mission de celles et ceux qui gouvernent actuellement ou qui aspirent à le faire. La construction et le développement du Togo sont et doivent être la préoccupation de tous ses enfants et petits-enfants où qu’ils résident. Sans exclusion aucune.

Chers compatriotes,

Chères sœurs et chers frères,

Voici quelques années que les pouvoirs publics togolais et les acteurs du co-développement réfléchissent ensemble à une meilleure organisation de l’implication des Togolais résidant à l’étranger dans le développement national. Certains estiment que la mise en place et en œuvre des outils de mobilisation est lente. Ils n’ont sûrement pas tort. D’autres soutiennent qu’il fallait se donner le temps d’une meilleure méthodologie et d’un benchmarking efficace auprès de pays voisins. Ils n’ont pas non plus tort de croire que « Qui va piano va sano ».

Le comité de pilotage du Programme Diaspora a travaillé méthodiquement à construire une relation de confiance et un plan de communication et d’information permettant d’enclencher une démarche active aussi bien au niveau de l’administration centrale que des concitoyens vivant à l’extérieur du pays.

Dans tous les cas et malgré les imperfections, nous sommes là. Aujourd’hui, à Paris. Dans ce cycle d’Assises régionales de la Diaspora togolaise, qui verra s’exprimer également les nombreux compatriotes vivant sur les autres continents, beaucoup d’entre vous en aviez pensé et exigé. Aujourd’hui une équipe nous le permet. Nous pouvons rendre hommage à celles et ceux qui la composent.

Disons-le sans craindre le désaveu : les Assises d’aujourd’hui, comme les autres, sont le fruit d’un travail méthodique qui vise, de manière générale, à concrétiser cette volonté commune de faciliter et promouvoir les investissements au pays, des capitaux (financiers et humains) des Togolais (d’origine ou d’adoption) vivant hors des frontières nationales, notamment en Europe, en matière de création d’entreprises, de formation et de transfert technologiques et de compétences.

Si le Togo, ce petit rectangle captivant, poétique et envoûtant territoire, n’est pas ENCORE émergent, il regorge de compétences inestimables. Beaucoup nous envie cette normalité déconcertante. L’Éternel n’a-t-il pas béni le Togo ? Alors ! Il est unanimement reconnu que les Togolais disposent d’un niveau d’éducation et de formation de très grande qualité. Ne disons pas d’excellent niveau pour garder la surprise à nos amis qui voudront devenir comme nous. C’est-à-dire Togolais.

Plus sérieusement ! Il s’agit, aujourd’hui de mieux localiser, clarifier les compétences dont nous débordons. D’identifier les contraintes et les obstacles à lever permettant d’améliorer les relations entre les Togolais vivant à l’étranger et les autorités nationales (quelles soient politiques ou administratives).

En 2010, la confiance retrouvée de la Communauté internationale a été couronnée par l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE. Faisant ainsi entrer notre pays résolument dans le développement. Nos partenaires internationaux nous ont fait confiance et le prouvent avec les axes de partenariat renforcés. Et les préoccupations principales du Chef de l’État, ainsi que le Gouvernement, sont la croissance économique, la création d’emplois et la lutte contre la pauvreté.

Chers compatriotes,

Chères sœurs et chers frères,

Ainsi, le Togo, votre pays a changé. Alors que certains grands pays connaissent des taux de croissance nuls voire négatifs, le Togo a enregistré, selon les organisations internationales, 5 % de croissance en 2012 et 5,3 % en 2013. Grâce aux réformes et aux investissements publics notamment dans les infrastructures routières, il sera d’environ 5,5 % en 2014. La détermination des autorités togolaises et les chantiers de modernisation de notre économie initiés dans ce cadre portent donc leurs fruits. Et le Togo est entrain de relever le défi de la croissance qui lui donnera les moyens de s’attaquer aux autres problèmes.

Votre pays redevient un centre d’intérêt pour beaucoup d’investisseurs. Ils reviennent au Togo, parce qu’il y fait désormais mieux vivre et que les opportunités d’affaires et d’initiatives sont considérables. C’est un merveilleux renversement de tendance qui ne peut avoir de sens fort sans l’implication des propres filles et fils du Togo. Cela a toujours été la conviction et la vision stratégique du Chef de l’État et de son Gouvernement.

Il y a une nécessité vitale d’impliquer tous les Togolais

− CALIXTE BATOSSIE MADJOULBA

Il est clair que pour le chef de l’État, il y a une nécessité vitale d’impliquer tous les Togolais, où qu’ils résident, dans la construction de la Terre de nos aïeux. Et les chantiers sont nombreux qui ont besoin des compétences de tous. Particulièrement les vôtres. Vous qui avez renforcé vos savoir-faire  au contact d’autres réalités. Vivant et travaillant dans d’autres pays, vous avez acquis des méthodes, des processus d’analyse, de critiques et d’optimisation que vous pouvez mettre au service de projets de développement de votre pays d’origine. Sans prétention ni condescendance aucunes vis-à-vis de vos compatriotes restés au Togo. Mais dans un souci de co-développement.

En effet, la diaspora togolaise constitue un potentiel économique important pour le développement national. Selon les chiffres de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), vos envois financiers au pays a progressé de près de 59 % entre 2005 et 2009, passant de 68,29 milliards à 108,54 milliards de francs CFA. Avec des chiffres plus récents, nous nous retrouverions sûrement au-dessus. Sur ce plan, vous représentez l’une des premières sources de revenus extérieurs du pays, dépassant même les exportations de produits miniers (81,9 milliards de francs CFA en 2009) et de produits agricoles (28,7 milliards de francs CFA en 2009). Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Vous devez continuer à jouer ce rôle moteur.

Chers compatriotes,

Chères sœurs et chers frères,

Vous comprenez aisément pourquoi, à la demande du Chef de l’Etat, le Gouvernement s’était engagé à mettre en œuvre des stratégies de renforcement des capacités nationales, en l’occurrence :

– de promouvoir un environnement propice au retour des Togolais de la diaspora qui pourront mettre immédiatement leurs compétences au service des domaines prioritaires ;

– d’améliorer le climat des affaires et de l’entreprenariat privé pour inciter des Togolais de la diaspora à transférer leurs activités au pays et ainsi créer des emplois pour les jeunes en particulier ;

– d’assurer la formation professionnelle des Togolais intéressés au programme de retour dans leur pays et autres candidats à l’immigration dans le cadre de certaines activités de co-développement et d’aide au développement.

Et vous aurez, à travers les informations qui vous seront données lors de cette rencontre, les questions que vous vous posez sur :

– les opportunités d’investissement et de marché ;

– les mesures incitatives à accorder à la Diaspora ;

– les instruments de gestion des togolais de l’extérieur

En faisant le déplacement de Paris – un jour où vous auriez pu choisir d’aller faire votre jogging, accompagner vos enfants à la piscine ou au judo, ou à la catéchèse, ou aller chez la coiffeuse, ou même faire des courses – vous faites preuve d’une grande et noble responsabilité. Vous avez conquis et conservé votre place dans vos pays d’accueil. Mais, très chers, ce que vous pouvez faire et n’aurez pas ou plus fait dans votre pays d’origine lui manquera toujours.

Chers compatriotes,

Chères sœurs et chers frères,

Participer à la construction de son pays, surtout celui dont on est originaire, est un engagement citoyen et responsable. Cette démarche appelle de chacune et de chacun une participation constructive faite autant de critiques constructives que de propositions. L’objectif étant avant tout de concrétiser l’ambition d’un développement basé sur la confiance. Rassurez-vous : pour le chef de l’État et son Gouvernement, aucune contribution au développement nationale ne peut faire l’objet de récupération politicienne. Noble et responsable, votre action est a-politique. Elle ne peut et ne doit souffrir d’aucune récupération d’un autre âge.

Chers compatriotes,

Chères sœurs et chers frères,

N’ayez donc pas peur de vous investir pour le Togo et d’y investir. Ce « bout de terre » est à nous tous. Il est à vous aussi !

Disons oui à une aventure commune, engagée, responsable, bénéfique et indispensable pour tous !

Tout en souhaitant plein succès à nos assises,

Eternel bénisse le Togo !